mardi 6 mai 2008

"La grève des battu": Aminata Sow Fall

INTRODUCTION

Le roman de notre étude est une œuvre négro africaine et post coloniale éditée en 1979.Il relate l’histoire d’une grève imaginaire de mendiants pour montrer leur importance dans la société.

PRESENTATION DU LIVRE

L’AUTEUR

BIOGRAPHIE

Aminata Sow Fall est née en 1941 dans le nord du Sénégal, précisément a saint louis.Après quelques années passées au lycée Faidherbe, elle finit le cycle secondaire au lycée Van Vo de Dakar.Elle se rend ensuite en France ou elle prépare une licence de lettres modernes puis elle se marie en 1963.Auteur d’une œuvre importante, cette grande dame des lettres africaines s’est également engagée dans la modernisation culturelle de son pays, le Sénégal.Directrice du centre africain d’animation et d’échange culturelle de Dakar depuis 1987, elle est aussi à la tête des éditions Khoudia.Elle est docteur honoris causa du Mount Holyode, collège South Hadley, Massachusetts ainsi que d’autres établissements universitaires.

BIBLIOGRAPHIE

En plus de « la grève des Battu » Aminata Sow Fall est l’auteur de plusieurs œuvres telles que :
- festins de la détresse (éditions d’en bas 2005)
- sur le flanc gauche de Belém (actes sud, 2002)
- l’odyssée atlantique, coffrets 6 volumes (actes sud 2002 collectif)
- un grain de vie d’espérance (française Tuffro)
- grève des battu (serpent a plumes 2001)
- le jujubier du patriarche (éditions Khoudia 1993)
- l’appel des arènes (sépia 1993)


LE ROMAN

« La grève des battu » est une œuvre D’Aminata Sow Fall édité par les nouvelles éditions africaines en 1979.Ce roman comporte 131 pages divisées en 14 parties.

ETUDE DE L’ENSEMBLE DE L’ŒUVRE

COMPREHENSION DU TITRE DU LIVRE

Dans le titre, « la grève des battu », nous avons le mot « battu » qui veut dire en Wolof (langue sénégalaise) ‘’les calebasses’’ ; et les mendiants tendaient ces calebasses pour mendier.Ainsi « la grève des battu » est une grève imaginaire qui se manifeste par un refus de mendier, de tendre les calebasses.

STRUCTURE DU LIVRE
Le roman, « la grève des battu comporte 131 pages divisées en 14 parties.

L’INTRIGUE

RESUME DU LIVRE

L’auteur de ce roman est sénégalaise.L’action se passe en ville, qui pourrait être Dakar ou n’importe quelle autres agglomérations de l’Afrique noire.Les hommes au pouvoir considèrent les mendiants comme des déchets humains qui défigurent la ville et qui entravent le développement du tourisme.Mour N’diaye,un haut bureaucrate plein d’ambitions décide donc de se débarrasser une bonne fois pour toute de ces indésirables.Plus exactement il en chargera son adjoint zélé, Keba Dabo et ne veut plus entendre parler de ces mendiants.Il y a donc deux camps qui s’affrontent.Les puissants ne lésinent pas sur la violence et expédient les mendiants à deux cents kilomètres de la ville.Mais ces derniers sont solidaires entre eux.Ils refusent d’être frappés et humiliés surtout, ils sont conscient de la place qu’ils occupent dans la société.Leur grève a des conséquences déroutantes pour les puissants.Très rapidement, Mour lui-même eut besoin d’eux pour la réalisation d’un sacrifice qui allait lui attribuer le poste de vice président, mais ces derniers lui refusèrent leur aide.Mour voit alors son rêve s’écrouler avec la nomination du ministre de l’intérieur TOUMANE TOURE au poste de vice président.


EVOLUTION DE L’INTRIGUE

- Assainissement de la ville
- Essor du tourisme
- Prestige de Mour
- Création du poste de vice président, Mariage de Mour
- L’aumône prescrite par Kiffi Bokoul
- Refus des mendiants
- Nomination du vice président
- Echec de Mour.


ETUDE DES PERSONNAGES

PERSONNAGE PRINCIPAL

Mour N’Diaye : il est le personnage principal de cette œuvre.Il est le directeur du service de salubrité, et a été chargé d’assainir la ville.Mour était un politicien ambitieux qui visait le poste du vice président.Il est aussi l’époux de Lolli et de Sine ainsi que le père de huit enfants de Lolli.Mour a connu des années de chômage et a passé un séjour en prison après avoir giflé son chef, c’est grâce a Serigne birama que sa misère a prit fin et qu’il est dans sa situation actuelle.A travers ce personnage l’auteur nous montre l’hypocrisie des politiciens et de certaines personnes nanties.


PERSONNAGES SECONDAIRES
Keba Dabo : il est l’adjoint de Mour.Il exécutait les ordres.Keba Dabo connut une enfance difficile car très jeune, il perdu son père qui était pécheur et sa mère qui était infirme s’occupa de lui et de ses quatre frères.Il se base sur cet exemple pour condamner la mendicité.La misère qu’il a vécu contribua à le rendre contentieux, très efficace dans son travail et surtout honnête. (Illustration page 65)

Serigne Birama : il était l’ami fidèle de Mour.il permit a Mour d’obtenir son poste actuel, et s’occupe de l’amélioration de ses affaires.C’était un maître coranique.Il était grand, mince, de teint clair.Il dégageait un air de pureté et de sainteté qui provoqua l’admiration de Mour.A travers ce personnage l’auteur nous montre l’importance que certaines personnes accordent a un simple geste qui consistait à donner à boire a un étranger.

KIFFI BOKOUL : il fut le deuxième marabout que Mour a sollicité.il était issu d’une mère stérile, il était si petit de taille qu’une peau de chèvre lui suffisait largement comme couchette.Il cachait toujours son visage et possédait des pouvoirs mystiques.Il est celui qui a prescrit le sacrifice pour l’obtention du poste de vice président.

Lolli badiane:c’est la première femme de Mour.elle fut d’un grand soutien pour lui lorsqu’il avait perdu son travail car elle avait vendu tout ses habits et bijoux pour nourrir la famille.Lolli était la confidente de Mour.Elle a été une très bonne femme pour Mour grâce à l’éducation que ses parents lui ont donnée.Lolli était une femme très belle et haute lorsque Mour la rencontra, elle était aussi très bonne mère pour ses enfants.

Salla Niang : elle était la tutrice des mendiants.Elle apprit à voler de ses propres ailes, car elle fut orpheline dès son jeune âge.Elle poussa les mendiant à la grève car elle savait que les riches ne pouvaient rester sans faire l’aumône.Cette expérience, elle l’acquit en travaillant comme bonne chez des riches qu’elle méprisait (illustration page 34).

Rabbi : elle est la fille aînée de Mour.Elle était la confidente de sa mère.Dès l’âge de dix ans elle aidait sa mère dans les travaux ménagers et s’occupait de ses frères.Rabbi était une fille peu belle, visage ovale et sec, petits yeux au regard dur et une mine toujours crispées.Elle était toujours a ses livres et passait son temps dans les grandes discussions sur différents problèmes du monde.Elle pensait que la polygamie était une injustice faite aux femmes et que sa mère ne devait pas accepter une coépouse.

Sagar Diouf : Elle est la secrétaire de Keba Dabo.Sa beauté était telle que son patron la comparait à une poupée avec qui il entretenait une relation cordiale.Elle essaya de le convaincre de changer sa manière de voir la mendicité.

N’Guirane Sarr : c’était un des mendiants.Il était aveugle, mais se retenait pas de donner son opinion.Il était aussi un mendiant comique, toujours bien cravaté et il a été le premier à prétendre qu’il était utile à la société.Il jouait souvent à la guitare pour détendre les mendiants.A travers ce personnage l’auteur nous montre que ce n’est pas parce qu’on mendie qu’on doit se laisser piétiner.

Sine : elle était la deuxième femme de Mour.Quand Mour l’a rencontré, il a été frappé par sa beauté et l’aisance avec laquelle elle s’exprimait dans la langue officielle ; elle était choyée et matériellement comblé par Mour ; mais elle n’était au courant d’aucun de ses secrets.

AUTRES PERSONNAGES

Koule : il est le fidèle chauffeur de Mour.

Narou : c’est le mari de Salla Niang

Gorgui Diop et Madiabel : sont les mendiants qui ont succombés aux rafles quotidiennes.

Sally : elle est la bonne de Mour

Nous avons d’autres personnages dans le roman tels que : Dibor, Massaer Sarr, Dieng et Bougouma.


ETUDE THEMATIQUE

THEME PRINCIPAL


Marginalisation des mendiants : les mendiants de cette ville n’étaient pas considérés comme des êtres humains.Ils étaient humiliés par la population qui leur donnait des aumônes de très faibles valeur.Ils étaient aussi considérés par les autorités comme des déchets humains qui encombrent la ville et de part leur habits sales et leurs infirmités sont un obstacles à l’essor du tourisme.C’est ainsi que les autorités décidèrent de les faire disparaître, ce qu’ils appellent assainissement de la ville.

THEMES SECONDAIRES

La mendicité : la mendicité est une activité pratiquée par plusieurs personnes notamment les infirmes.Tous sont attirés dans la mendicité par la pauvreté, les mendiants occupaient chacun un point stratégique dans la ville, ou ils pouvaient espérer avoir leur pains quotidien.Ils sont aussi sollicité par les gens de la ville.De ce fait ils sont conscient de la place qu’ils occupent dans cette société.Malgré cette importance ces derniers subissaient une humiliation, car ils étaient considérés comme des déchets humains(illustration page 1)

Religion et croyance : les personnages de ce roman sont des musulmans, et ils priaient Allah, Dieu créateur.Dans la religion islamique, il étaient permis aux hommes d’épouser jusqu’à quatre femmes.Selon la croyance musulmane, il devait y avoir équité entre les hommes, et la mendicité est donc un moyen pour eux de réclamer ce qui leur était dû.

La coutume : elle a plus de recommandation envers les femmes, car selon cette coutume, toute jeune fille devait subir l’épreuve du tatouage avant son mariage.De plus, la femme se doit d’être soumise a son mari, c'est-à-dire elle ne doit pas contrôler les faits et gestes de son mari, elle ne devait jamais tenir tête devant celui-ci.page 73.

Solidarité : elle est remarqué au niveau des mendiants (illustration page 32)


BILAN D’ENSEMBLE

Ce qui nous a marqués : la solidarité des mendiants est l’une es choses qui nous a marqué dans cette œuvre.grâce a leur solidarité et leur multiples concertations, les mendiants sont arrivés a découvrir le point faible des habitants de la ville.Ce point faible a été leur principal arme dans la lutte contre la menace de leur existence.
D’autre part, nous avons la violence des dirigeants.Les mendiants étaient sévèrement traqués jusqu’au point que certains en mourraient.

Les leçons à retenir :
- même étant une personne ayant des relations, nous ne devons pas oublier que nous sommes en quelques sorte dépendant des pauvres car quelques fois nous avons besoin des gens moins que nous pour réaliser certains de nos caprices.
- D’autre part, la manière forte n’est pas un moyen qui résout totalement les problèmes.En prenant exemple sur le personnage principal qui par la manière forte est parvenus à débarrasser la ville des mendiants mais eut besoins d’eux plus tard et ces derniers lui refusèrent leur aide.

Proverbes : « Dans une société, si les gens dansent d’un pied, il faut danser d’un pied. »